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+ de 2700€ ?! Vos charges de copropriétés explosent … Voici comment les faire baisser !

Retour sur le forum des propriétaires organisé par Matera, avec l'expertise d'Edgar Fedry.

Chaque mois, la même ligne dans vos comptes : les charges de copropriété. Pour un appartement de 60 m², cela représente facilement entre 150 et 225 euros mensuels, soit jusqu'à 2 700 euros par an. Et encore, c'est une moyenne. Certains propriétaires voient leur facture grimper bien au-delà. Pourtant, contrairement aux idées reçues, ces charges ne sont pas une fatalité. Avec les bons réflexes et un peu de vigilance, il est possible de les réduire significativement.

Le budget annuel : point de départ de toutes les économies

Tout commence par le budget prévisionnel, voté chaque année en assemblée générale. C'est ce document qui fixe le montant des charges que vous allez payer, calculées selon les tantièmes de votre lot.

Mais voilà le point crucial : ce budget n'a rien d'immuable. Il peut être contesté, ajusté, revu à la baisse. Trop de copropriétaires le considèrent comme un passage obligé, alors qu'il représente en réalité le premier levier d'action pour alléger leur facture annuelle.

Charges générales et charges spéciales : comment reprendre la main ?

Avant de chercher à réduire vos charges, encore faut-il savoir ce qu'elles financent réellement. On distingue deux grandes catégories.

D'un côté, les charges générales couvrent l'entretien quotidien des parties communes : ménage des halls et escaliers, assurance de l'immeuble, honoraires du syndic, petits travaux de réparation. Ces dépenses concernent l'ensemble des copropriétaires, sans distinction.

De l’autre, les charges spéciales ne concernent que les lots qui bénéficient de services ou d’équipements précis : chauffage collectif, ascenseur, entretien des espaces verts, gardiennage. Ces postes ne pèsent que sur certains appartements, selon leur configuration et leur emplacement.

C'est précisément sur ces charges spéciales que les marges de manœuvre sont les plus importantes. Et c'est là que se cachent souvent les plus belles économies.

Dépenses incompressibles : savoir les repérer pour mieux agir

Toutes les lignes budgétaires ne se négocient pas. L'eau froide, par exemple, dépend directement du tarif fixé par la commune. La copropriété n'a strictement aucune prise dessus. Idem pour certaines taxes locales ou redevances obligatoires.

Il faut donc distinguer ce qui relève de la contrainte réglementaire et ce qui dépend de choix contractuels, où tout devient possible. C'est cette seconde catégorie qui mérite toute votre attention.

Vos charges sont-elles dans la norme ?

En France, les charges de copropriété oscillent généralement entre 30 et 45 euros par mètre carré et par an. Ce ratio varie bien sûr selon la localisation (Paris coûte plus cher que la province), le standing de l'immeuble et les services proposés.

Concrètement, pour un appartement de 60 m², cela donne une fourchette annuelle de 1 800 à 2 700 euros. Si vous dépassez largement ce plafond, c'est un signal d'alerte. Vous payez probablement trop cher, et il est temps d'agir.

Trois réflexes pour réduire la facture

1. Comparer avec d'autres copropriétés

Première étape indispensable : le benchmark. Des plateformes comme MeilleureCopro ou Copro Connect permettent de comparer les charges de votre immeuble avec celles d'autres copropriétés similaires.

Attention : la comparaison n'a de sens que si vous prenez en compte des immeubles de taille équivalente, situés dans la même zone géographique.

Si vos charges sont anormalement élevées, c'est qu'il y a matière à creuser.

2. Surveiller les reconductions automatiques

« On se rend compte que beaucoup de contrats en copropriété sont reconduits automatiquement et augmentés tacitement », explique Edgar Fedry. C'est l'un des pièges les plus courants : un contrat d'entretien, d'assurance ou de maintenance signé il y a cinq ou dix ans, qui se renouvelle chaque année sans jamais être remis en question.

Résultat : vous payez souvent bien plus cher que le marché actuel, sans même le savoir.

3. Cibler les bons postes de dépenses

Les économies les plus substantielles se trouvent généralement dans deux domaines : les petits travaux ou interventions courantes, et les contrats d'assurance. Ces postes sont souvent sous-estimés, alors qu'ils pèsent lourd dans le budget global. Une simple remise en concurrence peut faire chuter la facture de 10 à 30 %.

La loi ALUR : votre alliée méconnue

Depuis 2014, la loi ALUR impose aux copropriétés de remettre en concurrence certains contrats à leur échéance. Sont concernées notamment les prestations d'entretien, de sécurité, d'espaces verts ou encore de maintenance des équipements.

Cette mise en concurrence doit être présentée et votée en assemblée générale. C'est une obligation légale, mais c'est aussi une opportunité en or pour réduire vos charges de manière durable. Les gains constatés fluctuent en moyenne entre 10 et 30 % sur les postes concernés.

Les bonnes pratiques à adopter dès maintenant

« Ne jamais, et ça on le répète, ne jamais reconduire un contrat sans qu'il puisse être revu », martèle Edgar Fedry. Ce conseil, simple en apparence, reste pourtant trop peu appliqué.

Pour une gestion saine et transparente de votre copropriété, trois réflexes s'imposent :

  • Réaliser un état des lieux annuel des contrats : passez en revue chaque poste de dépense, identifiez les dates d'échéance et les montants facturés.
  • Renégocier ou remettre en concurrence tous les trois à cinq ans : le marché évolue, les prix baissent, de nouveaux prestataires apparaissent. Ne vous laissez pas enfermer dans des contrats obsolètes.
  • Impliquer le conseil syndical à chaque étape : c'est lui qui peut impulser ces démarches, suivre les dossiers et porter les propositions en assemblée générale.

Ces gestes simples, appliqués avec rigueur, garantissent une gestion plus transparente, plus juste… et des charges enfin sous contrôle.

Et vous, vos charges sont-elles trop élevées ?

La question mérite d'être posée. Si vous payez plus de 45 euros par m² et par an, ou si vos charges augmentent chaque année sans justification claire, il est temps d'agir. Commencez par consulter les comptes de votre copropriété, comparez avec des immeubles similaires, et n'hésitez pas à soulever le sujet en assemblée générale.

Au final, ce sont les copropriétaires vigilants qui obtiennent les meilleurs résultats. Ceux qui osent poser des questions, demander des justificatifs, exiger la mise en concurrence des contrats. Dans une copropriété, l'inaction coûte cher. La vigilance, elle, rapporte.

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