La ville du quart d’heure : un idéal urbain devenu cible des complotistes

C’est l’histoire d’un concept d'urbanisme de proximité qui a suscité débats et théories du complot, malgré ses ambitions écologiques et sociales. Décryptage.

Un modèle urbain sous le feu des critiques

Au Royaume-Uni, les théories du complot autour de la ville du quart d'heure ont pris leur essor en 2023.

À Oxford, un mouvement de contestation massif s'est formé contre les "quartiers à faible circulation" (Low Traffic Neighbourhoods). Des milliers de manifestants ont dénoncé ce qu'ils perçoivent comme une atteinte à leur liberté de déplacement, associant, à tort, ces mesures au concept de la ville du quart d'heure.

Si la France, berceau de cette vision urbaine, reste relativement épargnée par ces polémiques, certaines voix s'élèvent sur les réseaux sociaux. Des groupes militants accusent ce modèle de dissimuler, sous couvert d'écologie, un projet de contrôle social des populations.

Carlos Moreno, l'urbaniste visionnaire

L'architecte du concept, Carlos Moreno, chercheur franco-colombien, défend une vision simple, mais révolutionnaire : transformer les villes pour que chaque habitant accède aux services essentiels en moins de 15 minutes, à pied ou à vélo.

Son projet repose sur un triptyque d'avantages.

D'abord environnemental, en réduisant l'usage de la voiture et les émissions polluantes. Ensuite sanitaire, en encourageant la marche et le vélo. Enfin, social, en revitalisant la vie de quartier et les interactions entre habitants.

À Paris, cette philosophie se matérialise déjà : rues piétonnes, pistes cyclables pérennisées, multiplication des espaces verts conviviaux.

Paris en première ligne d'une révolution urbaine mondiale

Sous l'impulsion d'Anne Hidalgo, Paris fait figure de laboratoire pour cette nouvelle conception de la ville. La capitale française n'est pas seule : Melbourne, Portland ou Milan suivent la même voie, redessinant leurs quartiers pour créer des espaces multifonctionnels.

L'ambition est claire : remplacer les longs trajets quotidiens, sources de stress et de pollution, par une proximité repensée. Les quartiers deviennent des microcosmes où travail, commerces, écoles, services de santé et loisirs coexistent harmonieusement.

Cette métamorphose exige une refonte profonde de l'urbanisme traditionnel. Elle passe par une densification raisonnée, une mixité fonctionnelle des espaces et la promotion de mobilités douces. Un pari urbain aussi ambitieux que nécessaire face aux défis climatiques et sociaux du XXIe siècle.

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